FEDERATION NUNUNA

FEDERATION NUNUNA

De la production du beurre de karité artisanale à la semi-industrialisation

 Le projet de coopération de la Fédération Nununa (anciennement l’Union des groupements de productrices de produits de karité de Léo) au Burkina Faso s’est fixé pour objectifs de contribuer à :

  • améliorer les revenus des productrices (à travers la réduction des coûts de production, l’amélioration de la qualité des produits et l’accès aux marchés internationaux)
  • réduire les impacts environnementaux liés à la production du beurre

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La Fédération Nununa a connu trois changements importants depuis 2009.

Elle a augmenté de façon durable les revenus et le membership de la Fédération. En juillet 2011, l’Union des femmes productrices de karité UGPPK a opéré une mutation majeure pour devenir la Fédération Nununa qui regroupe maintenant 4 596 membres, une croissance de 156% par rapport aux 2 985 membres de 2009.

De plus, sept cadres de concertation communaux et neuf unions communales ont été mises en place. Le revenu annuel moyen de chaque productrice a augmenté, passant de 73 800 à 76 000 FCFA entre 2009 et 2011.Dans cette période, le volume global de karité commercialisé est passé de 120 à 200 tonnes et le chiffre d’affaires de la Fédération, de 200 à 270 millions de FCFA.

Elle a assuré la pérennité de la production du beurre de karité (et réduit la pénibilité du travail). En effet, il y a eu une mécanisation des étapes pénibles de la production : lavage et triage des amandes, transport des amandes vers le concasseur et lavage de la pâte; et une réduction du temps pour la production de 1kg de beurre, qui est passé de 2h30 en 2009 à 1h30 en 2011. 

Et elle a réduit ses impacts environnementaux en diminuant l’utilisation du bois et de l’eau dans la préparation du beurre. De plus, la protection/préservation de l’arbre à karité a été mise en place, par la délimitation des 3 345 ha parcs (voir photo à droite d'un parc à karité), l’expérimentation de production de biogaz et le recyclage des eaux usées.

 

La production semi industrielle du beurre de karité a contribué à améliorer de façon durable les revenus des productrices de la Fédération Nununa. Toutefois, bien des défis demeurent. Car si la semi-industrialisation a libéré du temps au profit des productrices qui pourraient mener d’autres activités génératrices de revenus, elles sont limitées dans leurs initiatives par un crédit à taux d’intérêt élevé (24% par an) et un manque de formation pour la diversification des activités.

 

Au niveau de la réduction des impacts environnementaux, le recyclage des eaux usées et la valorisation des résidus à travers la production du biogaz restent au stage expérimental. Le potentiel productif des 3 345 ha de parcs délimités est méconnu et plus de 2/3 des 103 groupements collectent leurs amandes dans des parcs non sécurisés. Les parcs non délimités peuvent être retirés et/ou les karités peuvent être abattus. Même les parcs délimités ne sont pas la propriété de la Fédération, car elle ne dispose pour le moment aucun document juridique.

 

Par ailleurs, il y a eu beaucoup de méfiance et, dans certains cas, de résistance, au changement. Les productrices, qui prennent toutes les décisions, craignaient que la production ne quitte la cellule familiale pour l’usine.

 Pour conclure, le fait qu’une organisation paysanne puisse trouver des solutions pour la pérennité de son activité (production du beurre de karité), à travers la conception et la mise en place d’une unité de production semi-industrielle du beurre, est un résultat positif et significatif.

Ce changement positionne également la Fédération Nununa sur le marché international, à travers le respect de ses exigences dont, entre autres, la qualité homogène du produit, les délais de livraison et les volumes importants, etc.

Enfin, la Fédération Nununa est la toute première organisation à s’investir avec succès dans la semi industrialisation de la production du beurre basée sur la méthode de barattage. Cette expérience pourrait être dupliquée au profit d’autres organisations paysannes en fonction des résultats de l’évaluation. Si c’était le cas, cela pourrait contribuer à « révolutionner » la filière karité.

 

15 février 2012, CECI



23/05/2012
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